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La révocation de l'édit de Nantes, en 1685, a entraîné l’émigration d’environ 1.300 protestants provençaux (dont 800 venant du Luberon), sur une population d’origine vaudoise estimée à 5.500 protestants, et de 500 venant du reste de la Provence sur une population d’environ 2.500 protestants. Ces émigrants, qui étaient en fait des fugitifs contrevenant aux « expresses et itératives défenses de sortir » du royaume, édictées par le souverain, sont allés rejoindre principalement les Pays-Bas et l’Allemagne.

Les enfants représentaient 30% de la population des fugitifs provençaux, les familles en représentant près de 55% ; 78% des fugitifs du Luberon vaudois étaient des « laboureurs », alors que pour le reste de la Provence les métiers étaient très variés et les conditions plutôt aisées. Les fugitifs provençaux sont majoritairement entrés en Suisse par Genève ; ils y sont massivement arrivés en 1687 avec un « pic » à la fin de l’été (septembre et octobre).

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Le chemin dominant pour les fugitifs du Luberon vaudois, les plus nombreux parmi les fugitifs provençaux, est celui des montagnes du Dauphiné :

Les registres d’assistance aux fugitifs en Suisse et en Allemagne étudiés par l’AEVHL ont permis de mieux connaître et comprendre certains aspects de leur émigration :

(i) pour des migrants de condition modeste, le chemin le plus direct et le plus court était de loin préférable, malgré les difficultés du cheminement dans les montagnes ; (ii) dans leur fuite, ils ont privilégié les voies de communications empruntées par leurs ancêtres vaudois, en passant notamment par Sault ; (iii) ils pouvaient de plus trouver ravitaillement et au besoin hébergement auprès des communautés protestantes installées le long de ces voies ou à proximité (Lacoste, les Gros, Joucas et Murs) et (iv) se déplaçant souvent en groupes familiaux ils devaient, pour passer inaperçus, emprunter des chemins difficiles peu fréquentés, privilégiant les crêtes par rapport aux vallées.

Après avoir étudié de nombreuses variantes sur le terrain, l’AEVHL a proposé un itinéraire partant de Mérindol, traversant le Luberon au niveau de la forêt de Cèdres, et rejoignant Sault après avoir fait étape à Lacoste, Saint Pantaléon, Murs (en passant par Gordes et Joucas) et Saint Hubert.

Fin 2015, l’ensemble du projet de jonction a été repris dans le cadre d’une étude de faisabilité d’un
« itinéraire de randonnée pédestre consacré aux patrimoines huguenots depuis le Luberon jusqu’au Vercors » pilotée par le Parc Naturel Régional des Baronnies Provençales (PNRBP) et confiée au bureau d’étude CONSULTERRE.

À partir de l’itinéraire vauclusien proposé par l’AEVHL, cette étude de faisabilité a identifié un itinéraire drômois à partir de données historiques relatives aux fugitifs des Baronnies avec l’appui de l’Association « Histoire et Culture Huguenotes en Baronnies Provençales ».

CONSULTERRE a remis le rapport de l’étude au PNRBP fin 2017, il propose l'itinéraire et ses étapes, les hébergements, les fiches étapes, la gouvernance du sentier (les enjeux, la gestion du sentier, la mise en tourisme et les gestions locale et sectorielle) et une stratégie de réalisation.

Jonction du Luberon au Chemin des Huguenots

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