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Vaudois et autres mouvements contestataires

Très importante pour les Vaudois fut l’influence de deux grandes figures radicales de la critique de l’Église : l’Anglais John Wyclif (1328-1384) et le Tchèque Jan Hus (v.1369-1415).

Leur pensée a marqué fortement le mouvement vaudois de l’époque. Plusieurs écrits de Hus et de ses disciples ont été traduits en provençal pour les Vaudois du sud.
Dans son écrit « De Dominio divino », John Wyclif affirme qu’il faut complètement soustraire le pouvoir temporel des princes à l’autorité du pape et propose la « nationalisation » de tous les biens d’Église. Il est vrai que l’installation de la papauté à Avignon à partir de 1309 avait privée celle-ci des revenus des États pontificaux. Jean XXII (1316-1334) mit alors au point un système d’imposition très contraignant : les États des princes retardataires ou récalcitrants étaient frappés d’interdit (impossibilité de célébrer tous les offices religieux).

A partir du Grand Schisme (1378-1417), pendant lequel il y eut deux voire trois papes, les attaques de Wyclif contre la papauté ont pris peu à peu une tournure théologique.

Wyclif met en avant l’autorité première des textes bibliques et fait faire une traduction de la Bible en anglais. Pour lui, les décisions des conciles et des papes ne sont que des déclarations humaines et n’ont aucune valeur si elles ne sont pas tirées des Écritures. Il condamne alors l’adoration des saints et des reliques, la multiplication des fêtes religieuses, les indulgences, la confession individuelle obligatoire. Il admet la présence réelle du Christ dans l’eucharistie mais dénonce la doctrine de la transsubstantiation. Pour lui, la vraie Église est la communauté invisible des prédestinés au salut et le seul chef de l’Église c’est le Christ.

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Le supplice de Jan Huss (Chronique de Spiezer, 1485)

Jan Huss vécut son supplice avec un grand courage, en imitation 
de la passion du Christ, continuant à prêcher tandis que les flammes l’entouraient.

Le 5 mai 1415 le Concile de Constance condamna John Wyclif à titre posthume comme hérétique et ordonna la destruction par les flammes de tous ses écrits. En Bohême, le théologien Jan Hus devint le porte parole de la contestation.

Le mariage de la sœur du roi de Bohème avec le roi d’Angleterre et l’arrivée de professeurs de l’université d’Oxford à Prague avaient favorisé la diffusion des idées de Wyclif en Bohême. Ces idées exacerbèrent le « nationalisme » des tchèques qui souffraient de la suprématie des enseignants de langue allemande à l’université de Prague.

Jan Hus fut invité au concile de Constance réuni alors pour trouver une solution au Grand Schisme. Mais les conservateurs l’emportèrent : Jan Hus fut arrêté, jugé, condamné et brûlé. Il vécut son supplice comme imitation de la passion du Christ. La nouvelle de sa mort souleva toute la Bohème et aboutit à la création d’une Église « hussite » avec laquelle le mouvement vaudois, fortement implanté en Europe centrale, collaborera activement.

Les guerres, menées alors contre les hussites par les souverains d’Europe centrale, réduisirent l’implantation hussite à peu de chose en Bohème et exterminèrent les Vaudois partout où ils s’étaient implantés au nord des Alpes. Le dernier grand chef vaudois, Frédéric Reiser, fut brûlé vif à Strasbourg en 1447.

A la fin du Moyen Age, seules les hautes vallées des Alpes méridionales, des deux cotés du col du mont Genèvre, offrent un refuge précaire aux Vaudois persécutés.
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