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Le mouvement vaudois est né de la prédication d’un simple laïc, Vaudès.

Cette dissidence religieuse est d’abord tolérée par l’Église romaine. Elle est ensuite rejetée, le nom de "Vaudois" devenant même synonyme de sorcier ou d’hérétique... 

Le mouvement des Pauvres de Lyon est né aux alentours de l’an 1170. Un riche bourgeois de Lyon, Valdès (ou Vaudès), avide de savoir, paye deux moines pour lui traduire du latin, qu’il ne connaissait pas, de larges extraits de la Bible en sa langue maternelle, le franco-provençal.

La lecture de certains textes le conduit à changer de vie, à vouloir mener celle des premiers disciples de Jésus de Nazareth. Le récit dans l’Evangile de Matthieu (19, 21) de la rencontre entre Jésus et un jeune homme riche inspira la suite de sa vie : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donnes-le aux pauvres… puis viens et suis moi. » Vaudès se fait volontairement pauvre, distribue ses richesses aux nécessiteux et se met à lire publiquement les textes bibliques en langue populaire et à les commenter.

Le choix de vivre pauvrement n’est pas surprenant à son époque,mais sa volonté de rester à l’état laïc et de ne pas vouloir entrer dans un ordre religieux, par contre, est inhabituelle.

De plus, la prédication publique faite par un laïc va à l’encontre des lois de l’Église romaine. La désobéissance aux règles de l’Église et surtout le choix décisif de ne se référer qu’à la Bible en matière de foi, de se sentir directement appelé par Dieu sans l’intermédiaire de l’institution de l’Église, mettent en question l’autorité des évêques.

La prédication de Valdés multiplie très vite les adeptes : le mouvement de laïcs « Les pauvres de Lyon »
est né

En 1179, deux Vaudois (dont Valdès) vont à Rome au moment du 3ème concile de Latran.
Ils présentent au pape Alexandre III une traduction en provençal de livres de la Bible et sollicitent de lui la permission de prêcher.
Soumis à un examen dogmatique et malgré les pièges tendus à Valdès, le pape approuve leur vœu de pauvreté volontaire et autorise Valdès et les siens à prêcher sous réserve de l’accord de l’autorité religieuse locale, évêque ou abbé. En 1180, Valdès comparaît devant un synode réuni à Lyon en présence de l’archevêque Guichard. Il y lit une profession de foi parfaitement orthodoxe et ce synode ne porte aucune condamnation contre lui.

En 1184, après la mort de l’archevêque Guichard, son successeur, Jean de Bellesmains, expulse Valdès et ses disciples du diocèse de Lyon à cause des « abus dont ils se rendaient coupables ».
La vraie raison est que le nouvel évêque juge inquiétantes les activités de Valdès et des siens et la tolérance que certains clercs manifestaient à leur égard.
Il y voyait un risque de division et de subversion de son autorité épiscopale.

L’expulsion des Vaudois de Lyon et leur excommunication sont confirmées par le Pape Lucius III au concile de Vérone en 1184.
A partir de ce moment, il n’y a plus aucune trace de présence vaudoise à Lyon.

Les origines lyonnaises du Valdéisme

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